dimanche 11 septembre 2011

Chapitre I. Georges Hobé, un architecte qui gagne à être connu


Nous n’allons pas ici détailler la vie et l’œuvre de Georges Hobé. D’autres l’ont déjà fait et nous avons le plaisir de renseigner l’excellent livre de Soo Yang Geuzaine (le seul livre écrit sur cet architecte, à notre connaissance) intitulé « Le style cottage selon Georges Hobé » (Editions Versant Sud).

Néanmoins, en guise d’introduction et pour bien comprendre le contexte dans lequel cette Maison dite Hobé sera construite, il n’est pas inutile pour le lecteur pressé qui n’aura pas nécessairement le temps de consulter l’ensemble des sources biographiques de présenter brièvement Georges Hobé. Né en 1954, Georges Hobé est fils d’un menuisier-ébéniste ; il en héritera très certainement cet amour du bois sous toutes ses formes. Sachant ceci, les somptueux décors en bois de la Maison du 50, square Ambiorix prennent soudain tout leur sens. Il ne s’agit pas de décors intérieurs sous-traités par un architecte à un menuisier local. Il s’agit, dans une approche globale, d’apporter aux intérieurs de la maison le même soin qu’à la construction proprement dite en créant lui-même l’ensemble de ces décors. En ce sens, Georges Hobé est à considérer comme un architecte total qui accorde toute son attention aux petits détails. Comment ne pas le découvrir dans cette Maison ?

Georges Hobé ne travaillera pourtant pas d’emblée comme architecte. Et pour cause puisqu’il ne suivra les cours d’aucune école d’architecture. Il apprendra son métier de « simple bâtisseur », comme il le dire lui-même, « sur le tas », tout en suivant des cours de construction le soir. Il commence sa carrière en tant que décorateur dans une boutique à Anvers qui vend, notamment, des papiers peints ! En découvrant ceux de la Maison, on comprendra instantanément qu’il n’y a aucun hasard dans les décors de cette construction. Tout le côté d’artiste de Hobé y est : boiseries et papiers peints formant un décor harmonieux et personnalisé. Il créée des meubles également, ce qui lui vaut une première reconnaissance à l’époque. Des photos de la salle à manger peu après la construction montrent de belles chaises en bois qui s’harmonisent parfaitement avec le décor : pourquoi ne pas imaginer qu’elles sont dues à Georges Hobé ? Ce ne serait nullement étonnant. Ensuite, il se met à bâtir et sa production sera aussi riche que méconnue, avec des constructions à Bruxelles, Namur, Spa, Liège, La Panne, Furnes, sans compter sa participation aux « Expositions Internationales » de son temps. Il découvre l’Angleterre et le style « cottage » dont il s’inspirera dans nombre de ses réalisations dont la Maison du square Ambiorix. Comme le dira très justement Raymond Balau, auteur d’un très long article sur Georges Hobé (voir biographie), Hobé est « architecte-décorateur ». Le processus de rénovation, entamé en 2006, montrera effectivement que l’ensemble de la décoration a été conçue globalement, même si certaines zones d’ombre ou plutôt d’incertitude ne seront pas levées complètement.

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